mardi 29 avril 2008

Le retour de Hillary Clinton, un tournant dans le tournant ?

Sa victoire en Pennsylvanie lui a donné des ailes… Elle veut transformer l’essai en Caroline du Nord et Indiana, le mardi 6 mai. Et pourrait y arriver pour deux raisons. La première, c’est que le pasteur Jeremiah Wright, connu pour ses prêches sulfureux, n’en finit plus d’embarrasser son ancien protégé Barack Obama. « Mais Faites le taire ! », risque de bientôt crier l’équipe de campagne du sénateur de l’Illinois. On pensait que le discours de Philadelphie du candidat démocrate sur la question raciale avait enterré la polémique sur ses liens avec le pasteur Wright. On se demande dans certains cercles d’experts si Wright ne joue pas en fait la carte Clinton ou McCain, histoire de confirmer ses prédications en cas de défaite d’Obama : l’Amérique n’est pas prête à élire un Noir à la Maison Blanche.
La deuxième raison, c’est que les inscriptions sur les listes démocrates en vue de participer aux primaires dans ces deux Etats ont triplé en quelques jours et pourraient faire le jeu de la sénatrice de New York. Et quand on sait que la primaire de l’Indiana est une primaire ouverte, c'est-à-dire qu’électeurs républicains et indépendants peuvent y participer, il est possible de s’attendre à une malsaine solidarité white interpartisane pour faire barrage au sénateur de l’Illinois.
A cela s’ajoutent d’autres signes gênants pour Barack Obama. Hillary Clinton a récolté 10 millions de dollars en une journée après sa victoire en Pennsylvanie, ce qui la conforte dans sa volonté de poursuivre la course.
D’après les sondages, Barack Obama est donné vainqueur en Caroline du Nord, entre 10 et 15 points d’avance. Or, le gouverneur démocrate de l’Etat vient d’annoncer son soutien à Hillary Clinton. Qui a donc décidé de mettre le paquet dans cet Etat.
Pour la première fois, lundi, un sondage a donné Hillary Clinton vainqueur dans un duel contre McCain en novembre 2008 alors que la confrontation Obama-McCain tournerait en faveur du républicain.
Le momentum est-il passé du côté de Hillary Clinton ? Trop tôt pour en juger. Mais une chose est sûre. L’ex-First Lady incarne le fighting spirit. Lui, doit encore prouver qu’il est capable de surmonter les épreuves. Howard Dean, le patron du Parti démocrate, a déclaré que l’un des deux candidats devait abandonner d’ici début juin, car il ne fallait pas aborder la Convention nationale de cet été en ordre dispersé, cela pourrait polluer la fin de la campagne présidentielle et compliquer la stratégie du candidat. Barack Obama a bien compris le message. Il veut en finir : mettre un terme à la campagne au cours de ce qui pourrait être la dernière étape, celle de l’Indiana, Etat voisin de son fief de l’Illinois. D’une part, il a refusé de débattre avec sa consoeur d’ici le mardi 6 mai. Il a dit « après pourquoi pas ». D’autre part, le staff du sénateur a envoyé des renforts de volontaires et ouvert 22 permanences en Indiana, qui pourrait être l’Etat crucial de la campagne démocrate.

mardi 15 avril 2008

A mort l’AK-47, vive le M16 en Afghanistan

C’est tout un symbole. L’armée afghane va abandonner l’arme de la guérilla par excellence, la Kalach pour se familiariser avec le M16 américain.

Depuis la chute des talibans, les Américains en tête et leurs alliés ont eu la responsabilité d’entraîner les forces afghanes en vue de former l’ANA (Armée nationale afghane), fidèle au pouvoir de Hamid Karzaï, cloîtré à Kaboul, protégé par les forces de l’ISAF (OTAN).

Or le maniement pose problème. Pas parce que les livraisons ont du mal à atteindre leurs destinataires. Mais parce qu’il faut apprendre aux soldats afghans à ne pas dépenser inutilement les munitions comme ils ont trop eu l’habitude pendant plus vingt ans de guerre.

Le M16 est une arme automatique par série de trois coups. Contrairement à l’AK-47. Et il se porte à l’épaule obligatoirement et non à la hanche. A la base d’Uruzgan, dans le province de Helmand, les premiers commentaires des militaires afghans sont moqueurs : C’est un jouet, on va le casser.

Mais c’est l’avenir, c’est l’American way of rifle. Même si c’est dur. Et puis, cela permettra dans un premier temps de professionnaliser l’armée afghane. Puis de contrôler le futur grand marché militaire afghan. En outre, cela permet aux Etats-Unis de fournir des M16 usagés aux troupes alliées afghanes et enfin de distinguer le soldat afghan en M16 de l’ennemi en AK47.